Mystère, mystère...

Ce vendredi 1er février restera dans les mémoires du club, comme journée officielle du mystère inter-collégial ! Je vous explique en quelques mots: 8 heures 50, l'inter-cours d'entre nos deux heures de maths sonne; comme à notre habitude, Élie et moi allons à la fenêtre pour observer les petits zozios. Déception: personne à nos mangeoires... Mais Élie continue à observer un peu les grands sapins (Note d'Elie : Noé ! Enfin, Passe-Partout, pardon. Ce ne sont pas des sapins mais des mélèzes. Regarde-les : ils n'ont plus leurs aiguilles en hiver ! Le mélèze est le seul conifère qui perd ses aiguilles en hiver et le sapin est rare dans le Briançonnais. Il va falloir que tu améliores tes connaissances en botanique !) qui croulent déjà sous la neige. Et là, surprise! À la cime d'un de ces géants verts est posé un petit oiseau qu'Élie n'arrive pas à identifier: plus gros qu'un chardonneret, cet oiseau a une huppe (pour les non-connaisseurs: une coupe funky en plumes), mais ce n'est pas une mésange huppée non plus, car, en plus de sa taille, cet oiseau ne bougeait pas, mais alors pas du tout! Et puis nous pensons tout à coup que ce pourrait être un jaseur boréal. Ces oiseaux (ma foi, très jolis, voir la photo ci-dessus) sont en pleine migration et on déjà étés vu à Gap il n'y a pas si longtemps que ça; il se pourrait que s'en soit un. Mais où serait ses compatriotes? Nul ne le sait... et nous ne l'avons pas revu depuis. Mystère à élucider !

Je me permets (Elie, référent du blog) une petite modification. En effet, le Jaseur boréal est un oiseau (de la taille d'un demi-merle) qui niche et hiverne normalement en Scandinavie : Norvège, Suède, Finlande, à la limite Danemark, et surtout Russie.

Chaque hiver, pas plus de 5 individus sont dénombrés en France, la plupart du temps dans le Pas-de-Calais.

Oui, mais, tous les 10-15 ans en moyenne (parfois plus, ou moins), une vague de froid polaire sévit dans ces pays. Les jaseurs descendent donc en masse plus au sud. Et c'est comme cela, en descendant étapes par étapes, qu'ils arrivent chez nous.

La dernière invasion de taille de Jaseurs boréaux remonte à l'hiver 2004-2005. Chez nous, à Briançon, les premiers oiseaux sont arrivées aux alentours du 10 février 2005 et un individu est même resté jusqu'en juillet...! Mais la plupart sont repartis à la mi-mai (ce qui fait déjà tard ; à cette époque de l'année tous les migrateurs sont revenus et on est presque en été !).

A cette période, les jaseurs étaient omniprésents à Briançon et aux alentours. On a estimé leur nombre à 2000-3000, rien que pour la commune Briançonnaise ! Des groupes de 200 à 300 individus sont restés plus de deux mois au même endroit, comme vers l'hôpital, à Forville ou à Villar Saint-Pancrace. C'était vraiment exceptionnel et rarissime !

Donc à partir d'aujourd'hui, une seule chose à faire : chercher ! Chercher les jaseurs !

Oui, les chercher, car une nouvelle invasion (moins importante que la dernière en date), sévit dans le nord et l'est de la France. Des groupes de plusieurs centaines sont vus en Alsace, en Lorraine, dans le Nord et le Nord Pas-de-Calais, et plus sporadiquement dans le Jura.

Cette année, comme l'a si bien dit Passe-Partout, deux Jaseurs ont été vus le 21 décembre 2012 à Gap, mais n'ont pas été retrouvés les jours suivants. Deux annonciateurs de la fin du monde qui nous a tous si effrayés ?... Pour l'année 2012-2013, il s'agissait de la mention la plus au sud de la France.

Alors... tous à vos jumelles !

Et je laisse de nouveau la main au petit Noé qui nous raconte la suite de cette journée.

Mais ce n'est pas la seule anomalie de cette journée, et celle-là est beaucoup plus impressionnante: à la récréation de 10 heures, encore dans nos réflexions rapport au jaseur fantôme du cours de maths, Élie et moi sommes allés en salle de permanence histoire de voir si le petit n'était pas venu casser la croûte à nos mangeoires. Déception n°2: il n'y était pas non plus. Mais tout à coup, l' œil du grand aperçoit pour la deuxième fois de la journée une boule de plume suspecte sur la mangeoire de Virgile... Cet animal est jaune flashy et a une très longue queue... Mais qui est-ce donc? Et encore une fois après réflexion il trouve une possibilité peu probable et très bizarre: une bergeronnette des ruisseaux ! Mais malheureusement, les bergeronnettes des ruisseaux ne sont pas là à cette époque de l'année... Que faisait-elle là? En était-ce vraiment une? Est elle en compagnies d'autres des ses amies? Mystère n°2 à élucider... Affaire à suivre !

Tout à fait, à suivre, comme tu dis. C'est de nouveau Elie qui écrit : la Bergeronnette des ruisseaux est quasi-impossible à cette époque de l'année (mais elle ne va pas tarder à revenir) et le Bruant jaune (comme nous l'a suggeré Mme GIRAUD) n'hiverne pas à Briançon.

Noé, c'est de nouveau à toi !

P.S: La photo jointe n'a bien entendu pas été prise au collège! C'est juste pour vous informer de la beauté de cet oiseau... Imaginez-le à nos mangeoires... Ce serait super!

Passe-Partout (et Elie, pour les modifications)

re-P.S.: Le Jaseur mangeant des baies et des fruits, il ne vient pas aux mangeoires (sauf si on remplace les graines de tournesol par des sorbes, par exemple).